Dans une interview pour Brut, Chimamanda Ngozi Adichie, écrivaine à succès, partage son parcours depuis le Nigeria jusqu’aux États-Unis, à l’occasion du Festival d’Avignon.
Chimamanda Ngozi Adichie est née et a grandi au Nigeria avant de partir aux États-Unis à l’âge de 19 ans. À son arrivée, elle est déçue de constater que le pays ne correspond pas aux clichés et à l’idée qu’elle s’en était faite.
Elle fait rapidement face aux stéréotypes négatifs associés aux personnes noires. Pour éviter de les subir, elle pensait qu’il suffisait de dire « Je ne suis pas noire. Je suis nigériane, je suis igbo, je suis africaine. » Elle admet maintenant qu’elle le faisait par peur. Les immigrants ressentent souvent une forte peur, ils veulent réussir et pensent que le seul critère important dans leurs décisions est la réussite.
Lorsqu’elle entre à l’université de Philadelphie quelques mois après son arrivée aux États-Unis, elle comprend ce que cela signifie d’être noire dans ce pays. Elle se souvient d’un cours où le professeur a été surpris de découvrir qu’elle avait rédigé la meilleure dissertation. Elle n’oubliera jamais son expression, elle a vu son air surpris. C’est à ce moment-là qu’elle a compris les attentes réduites envers les personnes noires. Les gens minimisent leurs capacités. À ce moment-là, elle décide qu’elle n’acceptera pas cela. Elle se dit : « Hors de question que j’accepte ça. Jamais. » C’est aussi à ce moment-là qu’elle commence à affirmer : « Je suis noire. »
Elle retranscrit son parcours dans son livre « Americanah », qui contient des anecdotes inspirées de son expérience personnelle lors de son arrivée aux États-Unis. Le personnage principal du livre, comme elle, est né et a grandi en Afrique. C’est une œuvre inspirée de faits réels et d’une « honnêteté radicale », qui, selon elle, est l’élément fondamental pour être un bon écrivain.
