Déportation des Cherokees : « La Piste des larmes », une BD bouleversante sur l’histoire tragique du peuple Cherokee

"La Piste des larmes", une BD immersive poignante sur la déportation des Cherokees
          Séverine Gauthier et Stéphane Soularue narrent l'histoire tragique du peuple cherokee, conduit de force dans une réserve, après avoir été dépossédé de ses terres. "La Piste des larmes" est une bande dessinée bouleversante sur le déracinement et la résilience.

Séverine Gauthier et Stéphane Soularue ont choisi de raconter de manière poignante l’histoire tragique du peuple cherokee, contraint de quitter de force ses terres et d’être placé dans une réserve. Leur bande dessinée intitulée « La Piste des larmes » aborde avec sensibilité les thèmes du déracinement et de la capacité de résilience face à l’adversité.

Une page sombre de l’histoire américaine

Les États-Unis ont connu une période tragique où les Amérindiens ont été dépouillés de leurs terres pour céder la place aux colons américains grâce à la force et à la ruse. En 1838, le président Andrew Jackson a ordonné la déportation des Cherokees, la plus grande tribu touchée par ce drame.

Entre 1831 et 1838, plusieurs tribus (Cherokees, Creeks, Choctaws et Séminoles) ont été victimes de ce déplacement forcé de populations. C’est ainsi que le titre de la bande dessinée La Piste des larmes (« Nunna daul Isunyi » en cherokee) trouve son origine. Séverine Gauthier et Stéphane Soularue nous font découvrir cet épisode douloureux à travers les destins de Diwali, Adsila, Chaske et Ahyoka, arrachés à leurs terres et contraints à l’exil.

Colonisation et déportation

Le malheur frappe les vaincus ! Diwali et Adsila, jeunes amoureux, vivaient heureux dans les montagnes Blue Ridge au nord de la Géorgie. Ils avaient hâte de se marier. Cependant, après la décision d’Andrew Jackson, ils ont été emmenés de force avec leur peuple dans des camps de détention avant d’être déplacés au-delà du fleuve Mississippi.

Ce long voyage s’est vite transformé en une « piste des larmes ». Les Cherokees, battus, humiliés, et pour certains tués, ont subi les conséquences de la colonisation et de la déportation. Diwali et Adsila ont été séparés et ont dû assister, impuissants, à la mort de leurs proches tout au long du trajet. Des milliers de Cherokees ont péri en chemin, victimes du froid, de la faim ou de l’épuisement.

« Nous préserverons la mémoire de ce qui s’est passé ici et nos enfants connaîtront notre terre et notre histoire », déclare l’un des personnages. Témoigner pour ne pas être oublié. C’est là tout l’intérêt du travail des auteurs, qui offrent au public un regard nouveau sur cette déportation. Spécialiste de l’histoire des États-Unis et des cultures amérindiennes, Séverine Gauthier, autrice de plusieurs scénarios, a mené sept ans de recherches auprès de la tribu cherokee et a rédigé une thèse avant de devenir maître de conférence en civilisation américaine.

Auteur de la série Aliénor Mandragore, elle s’était déjà intéressée aux États-Unis avec Cutshin Creek, une bande dessinée se déroulant pendant la Grande Dépression. Le trait et la lumière de Stéphane Soularue renforcent la tragédie de cette histoire. La Piste des larmes, une plongée dans une tragédie universelle.

« La Piste des larmes », Séverine Gauthier et Stéphane Soularue, Nathan, 80 pages, 23 euros

Couverture de la BD 'La Piste des larmes' de Séverine Gauthier et Stéphane Soularue (EDITIONS NATHAN)

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