Dénonciation de la justice coloniale en Nouvelle-Calédonie : appel pour une commission vérité et réconciliation

Nouvelle-Calédonie : le transfert de militants dans l'Hexagone est vécu "comme l'expression de la justice coloniale", analyse un anthropologue
          Benoît Trépied, spécialiste de la Nouvelle-Calédonie, a critiqué le transfert en métropole de sept militants indépendantistes kanak du CCAT, accusés d'avoir organisé les émeutes il y a quelques semaines.

D’après l’avocat émérite du Front de libération nationale kanak et socialiste, il est grand temps de mettre un terme à la stigmatisation des militants indépendantistes qui luttent pour l’émancipation de leur territoire.

Dénonciation de la justice coloniale en Nouvelle-Calédonie

François Roux, avocat honoraire du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), a vivement critiqué la situation en Nouvelle-Calédonie, qualifiant les récents événements de « justice coloniale ». En effet, des violences ont éclaté après l’arrestation et l’incarcération en métropole de plusieurs militants indépendantistes.

Selon l’avocat, il est crucial de nommer les choses telles qu’elles sont. Il dénonce la dispersion de ces militants dans des prisons en France, les isolant ainsi les uns des autres. Pour lui, la Nouvelle-Calédonie est confrontée à un problème de décolonisation, rappelant que ce territoire est inscrit sur la liste des pays à décoloniser par les Nations Unies depuis 1986.

Appel à une commission vérité et réconciliation

François Roux plaide en faveur d’une médiation et propose la mise en place d’une commission vérité et réconciliation qui impliquerait l’ensemble des acteurs en Nouvelle-Calédonie. Il insiste sur la nécessité de rapatrier les prisonniers actuellement détenus en France vers la Nouvelle-Calédonie. L’avocat espère qu’à l’instar des accords de Nouméa, des accords de paix pourront être conclus, menant à l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie en association avec la France.

Par ailleurs, François Roux condamne la déportation en France de militants indépendantistes pour le simple fait de revendiquer l’indépendance de leur pays. Il rappelle l’histoire de la colonisation en Nouvelle-Calédonie, soulignant que la France avait autrefois déporté des militants politiques dans ce territoire. Aujourd’hui, elle pratique l’inverse en déportant des militants politiques de la Nouvelle-Calédonie vers la France, ce qui, selon l’avocat, est inacceptable.

En conclusion, François Roux insiste sur la nécessité d’arrêter la criminalisation des militants indépendantistes qui luttent pour la libération de leur pays. Il appelle à sortir de la logique coloniale et à envisager un avenir où la Nouvelle-Calédonie serait un État indépendant en association avec la France.

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