Décès de Maryse Condé : hommage national à l’écrivaine guadeloupéenne à la BnF

Hommage national à Maryse Condé à la BnF : Emmanuel Macron salue "l'attachement intranquille" de l'écrivaine guadeloupéenne à la France
          Militante de la mémoire et de l'anticolonialisme, Maryse Condé était une écrivaine majeure de la francophonie, autrice de plus de 70 ouvrages. Elle s'est éteinte début avril à l'âge de 90 ans.

Maryse Condé, figure emblématique de la lutte pour la mémoire et contre le colonialisme, a marqué de son empreinte la littérature francophone avec la publication d’une impressionnante quantité d’ouvrages, totalisant plus de 70 titres. Son engagement pour la reconnaissance de l’histoire et des cultures marginalisées a fait d’elle une voix incontournable de la littérature engagée. Le monde littéraire a été endeuillé par sa disparition en ce début du mois d’avril, à l’âge de 90 ans.

Un hommage national à Maryse Condé

Le président Emmanuel Macron a rendu un hommage national lundi 15 avril à l’écrivaine Maryse Condé, décédée le 2 avril à l’âge de 90 ans à l’hôpital d’Apt (Vaucluse), à la Bibliothèque nationale de France (BnF), sur le site Richelieu (2e arrondissement). Cet hommage a réuni de nombreux membres du gouvernement, dont le Premier ministre Gabriel Attal et la ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, ainsi que des personnalités de la culture, des religions ou des Outre-mer, comme le secrétaire perpétuel de l’Académie française Amin Maalouf ou le député guadeloupéen Christian Baptiste.

« Elle vivait dans l’amour inconfortable de la Guadeloupe. Dans l’attachement intranquille à la France. Elle était de France à sa manière », a déclaré le chef de l’État dans son discours. « Elle vivait en République à sa manière. Sans récuser son passé de lutte, sans démentir non plus tout à fait ce que son destin de femme portait irréductiblement d’espérance républicaine. Une belle enfant de la République, comme la belle enfant de la migration des cœurs surmontant la malédiction et l’assignation », a-t-il poursuivi.

« Sans tricher, sans chercher à plaire »

L’autrice de Ségou ou de La Vie sans fards a été l’une des grandes voix de la littérature francophone, explorant dans ses romans, son théâtre et ses essais l’histoire de l’Afrique et de sa diaspora, l’héritage de l’esclavage et les identités noires. « Elle, Maryse Condé, qui interrompait Bernard Pivot sur le plateau d’Apostrophes avec un : ‘est-ce que je peux protester ?’ D’une infinie révolte, d’une infinie malice, d’une infinie douceur », a souligné Emmanuel Macron.

« Maryse Condé n’écrivait ni en français, ni en créole. Elle écrivait en Maryse Condé », selon le président. « Maryse Condé vivait en aimant la Guadeloupe d’un amour doux-amer. (…) Maryse Condé vivait sans rien céder. Sans tricher, sans chercher à plaire. En continuant à écrire et à cuisiner, la littérature à l’estomac. Du haut de son autorité espiègle, de son humour féroce, riant d’elle-même et dictant ses phrases comme on dicte des recettes », a-t-il ajouté.

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