Débat sur la professionnalisation de l’enseignement de toutes les danses: une menace pour le hip-hop?

Reportage



  

  
  

      

  

  
    "Ça va tuer l'essence même du hip-hop" : le projet de professionnaliser l'enseignement de toutes les danses fait débat
          Une proposition de loi est examinée, mercredi, à l'Assemblée nationale visant à étendre l'exigence d'un diplôme d'État à l'enseignement de toutes les danses.

Mercredi, à l’Assemblée nationale, les députés étudient une proposition de loi qui vise à rendre obligatoire l’obtention d’un diplôme d’État pour pouvoir enseigner toutes les formes de danse. Cette mesure vise à garantir un niveau de compétence et de qualité dans l’enseignement de la danse, en assurant que seules les personnes qualifiées pourront exercer cette profession. Il s’agit d’une mesure importante pour le secteur de la danse, qui permettra de professionnaliser davantage les enseignants et d’offrir aux élèves une formation de qualité.

Les députés examinent actuellement une proposition de loi visant à professionnaliser l’enseignement de la danse, y compris le hip-hop, le breakdance et la danse traditionnelle bretonne. Cette proposition de loi, portée par Fabienne Colboc (Rennaissance) et Valérie Bazin-Malgras (LR), vise à rendre obligatoire un diplôme d’État de niveau licence pour tous les types de danse, et non plus seulement pour la danse contemporaine, classique et jazz.

Cette proposition suscite des débats passionnés, notamment dans le milieu du hip-hop. Certains, comme Bruce Ykanji, craignent que cette mesure ne nuise à l’essence même du hip-hop en le codifiant et en freinant sa créativité artistique. Selon lui, cela risque également d’exclure les jeunes des quartiers défavorisés ou des zones rurales, qui devraient suivre des formations coûteuses dans les grandes villes pour pouvoir enseigner par la suite.

En revanche, d’autres, comme William Messi, président de l’organisation nationale de hip-hop, voient ce diplôme comme une reconnaissance du savoir-faire et une opportunité d’accès à la fonction publique pour les danseurs de hip-hop. La proposition de loi prévoit tout de même une dispense de diplôme d’État pour ceux ayant déjà enseigné pendant plus de quatre ans.

Pour certains enseignants comme Shireen, qui enseigne la danse hip-hop à Puteaux depuis deux ans, cette obligation de diplôme d’État pourrait mettre en péril l’existence de leur association. Les sanctions prévues en cas de non-conformité sont en effet très lourdes, aussi bien pour les établissements que pour les enseignants.

En somme, cette proposition de loi divise les acteurs du monde de la danse, entre ceux qui voient en elle une reconnaissance et une structuration de la profession, et ceux qui craignent qu’elle ne nuise à la créativité et à l’accès à la culture hip-hop pour tous.

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