Suite aux crues exceptionnelles de cet hiver, l’émission « Envoyé spécial » s’est rendue à Blendecques pour rencontrer les habitants éprouvés par les inondations. Actuellement, une atmosphère de peur règne parmi la population locale, comme le témoigne l’un des habitants. Même si des promesses de financement de travaux ont été faites par le gouvernement, de nombreux habitants envisagent tout de même de quitter leur domicile.
Dès que la pluie tombe à Blendecques, toute la petite ville du Nord-Pas-de-Calais est en alerte. Elle a été inondée deux fois cet hiver, en novembre et en janvier, lorsque les fortes pluies ont provoqué des débordements du fleuve côtier. En seulement deux semaines, l’équivalent de six mois de précipitations est tombé, entraînant l’inondation de plus de 800 maisons. Avec une population de 5 000 habitants, la commune est la plus touchée du département, laissant les habitants épuisés et angoissés.
En ville, le long de l’Aa, les berges se sont effondrées, poussant la municipalité à réclamer des travaux d’urgence tels que la construction de digues et le nettoyage de la rivière pour faciliter l’écoulement de l’eau. Le 8 février 2024, le Premier ministre Gabriel Attal est retourné à Blendecques, un mois après sa première visite officielle, pour promettre que l’État prendrait en charge ces travaux et raccourcirait les délais.
Le lendemain de la visite du Premier ministre, les habitants ont reçu la visite d’un spécialiste des inondations travaillant pour un organisme public chargé de l’entretien de la rivière. Face à des niveaux d’eau sans précédent et à la gestion de 120 kilomètres de berges, le technicien a admis son impuissance, en expliquant qu’il n’y avait pas de solution miracle. Les habitants, quant à eux, vivent dans la peur constante, craignant pour la vallée.
Les promesses du gouvernement de protéger la population semblent vaines, laissant les habitants se demander si la ville est condamnée à subir de nouvelles inondations. L’expert a souligné lors d’une réunion en mairie que Blendecques se trouve sur un goulet d’étranglement, comparant la situation à une énorme baignoire. Le réchauffement climatique, les pluies plus intenses et la bétonisation des sols contribuent à aggraver la situation.
Quinze jours plus tard, l’Aa menaçait à nouveau de déborder, contraignant les habitants à se poser la question suivante à chaque saison des pluies : partir ou rester ? Certaines familles ont déjà entamé des démarches pour vendre leur maison et fuir cette nouvelle ligne de front créée par le changement climatique.
Cette situation est présentée dans un reportage intitulé « Inondations : partir ou rester ? », diffusé dans l’émission « Envoyé spécial » le 11 avril 2024.
