Depuis ces derniers jours, la Seine affiche une coloration marron peu esthétique. Bien que cette teinte ne soit pas nécessairement le signe d’une eau sale, elle n’est pas sans conséquence à l’approche des Jeux olympiques. En effet, l’image dégradée du fleuve pourrait dissuader les baigneurs de s’y aventurer, compromettant ainsi le succès de l’événement sportif. Il reste donc beaucoup à faire pour redorer le blason de la Seine et assurer des conditions optimales pour les activités aquatiques prévues lors des compétitions.
Les eaux marron de la Seine, un phénomène habituel en période de crue
Admettons-le, la Seine ne revêt jamais la couleur bleu turquoise tant prisée, mais ces derniers jours, en début de mars, elle était encore plus marron que d’ordinaire. Cependant, il s’agit d’un phénomène normal en période de crue, suite à des pluies abondantes. Rien d’extraordinaire, juste un épisode habituel pour la saison. C’est bien loin de la grande crue de 1910, où la Tour Eiffel était entourée d’eau et où les députés se déplaçaient en barque jusqu’au Palais Bourbon.
La problématique de la pollution de la Seine à l’approche des Jeux olympiques de 2024
La couleur marron de l’eau n’est pas nécessairement synonyme de saleté, mais à quelques mois des Jeux olympiques, cela pose un problème. En effet, bientôt les athlètes et la maire de Paris devront faire face à la réalité des eaux de la Seine, dans lesquelles les Parisiens pourront éventuellement se baigner. Un fleuve interdit à la baignade depuis un siècle, que Jacques Chirac avait promis de traverser avant Anne Hidalgo et Emmanuel Macron se sont engagés à faire de même.
Des défis écologiques et sanitaires à relever
Le 26 juillet, jour de la cérémonie d’ouverture des JO, il n’est pas garanti que la baignade soit possible malgré les investissements importants de l’État. En effet, la construction d’un réservoir géant et d’un tunnel sous la gare d’Austerlitz pour l’épuration des eaux de pluie peut ne pas suffire à éviter les risques de contamination.
Chaque année, 360 tonnes de déchets divers sont retirés de la Seine, ainsi que deux millions de mètres cubes d’eaux usées et domestiques déversés dans le fleuve. Cependant, d’autres villes telles que Zurich et Munich ont réussi à assainir leurs rivières, ce qui laisse entrevoir un espoir pour la Seine. Peut-être qu’un jour, la Seine ne sera plus seulement un conduit d’évacuation des eaux usées, mais un lieu de vie et de loisirs. Rêvons un peu, comme l’a écrit Apollinaire, sous le Pont Mirabeau coule la Seine et nos amours, et parfois la joie succède à la peine.
