Covid long à Marseille : patients veulent retrouver leur vie avant

Reportage



  

  
  

      

  

  
    "Cette maladie m'a volée deux ans de ma vie" : à l'hôpital de Marseille, les malades traités pour un Covid long veulent retrouver "leur vie d'avant"
          Une unité des hôpitaux publics de Marseille accueille les patients atteints d'un Covid long, dont la prise en charge est loin d'être facile, même plusieurs années après l'apparition des premiers symptômes.

Un service spécialisé des hôpitaux publics de Marseille prend en charge les patients souffrant du syndrome post-Covid, une pathologie difficile à traiter, même longtemps après le début des symptômes.

Quatre ans après le début du premier confinement en France

Il y a quatre ans, le premier confinement débutait et marquait l’arrivée de l’épidémie de Covid-19 en France. Aujourd’hui encore, des centaines de milliers de personnes souffrent au quotidien du virus, victimes du Covid long. Une maladie dont les symptômes variés tels que la fatigue extrême, les troubles digestifs et cognitifs rendent la vie des patients très difficile. Une unité des hôpitaux publics de Marseille (AP-HM) accueille ces patients atteints d’un Covid long.

La réalité difficile des patients atteints du Covid long

Sur un tapis, guidée par sa kinésithérapeute, Laurence, 53 ans, s’étire tant bien que mal. « On a un corps de personne âgée alors qu’on est toute jeune », déplore-t-elle. Diagnostiquée d’un Covid long il y a deux ans, elle souffre de douleurs dans tout le corps. « Mon corps est complètement déréglé », décrit Laurence. Les efforts lui provoquent des palpitations, de l’essoufflement et des tremblements. Elle mène la plupart de son temps enfermée chez elle, comptant ses pas pour éviter un malaise.

« Comme je dis à tout le monde : j’ai un bracelet électronique. Quand je marche trop, après je perds ma voix. Ce n’est pas possible d’aller faire ses courses. »

Laurence, 53 ans

à franceinfo

En plus des troubles digestifs et cognitifs, Laurence a du mal à trouver ses mots et à réfléchir. « J’adore cuisiner. Quand je fais une recette, vous me mettez les aliments et les quantités devant moi, je vais louper le truc. Il faut que quelqu’un m’assiste. Parfois, je n’écris pas ce que je pense. » Elle ne peut plus conduire ni travailler, et exprime sa frustration face à cette maladie qui lui a volé deux ans de sa vie.

Prise en charge personnalisée pour les patients

Malgré les difficultés rencontrées, il arrive que certains ne croient pas Laurence, allant jusqu’à remettre en question l’existence de sa maladie. Mais le Covid long est bien réel et des actions peuvent être entreprises. « Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de traitements médicamenteux qu’on ne peut pas prendre en charge les patients », explique Meriem Chine, médecin à l’unité de consultation Covid long de l’Assistance publique – hôpitaux de Marseille (AP-HM). Cette unité a permis à Laurence de bénéficier d’une prise en charge adaptée, incluant de la rééducation.

« On peut organiser les mesures de rééducation pour espérer une amélioration de l’état de santé du patient, et orienter les patients vers des kinésithérapeutes, des psychologues ou des orthophonistes », détaille Meriem Chine.

« On voit des patients qui vont mieux après avoir été accompagnés, parfois au bout de 24 ou 36 mois. Et on finit par en guérir, pour la grande majorité d’entre nous. »

Meriem Chine, médecin à l’unité de consultation Covid long de l’AP-HM

à franceinfo

Face à cette maladie, l’approche doit être personnalisée pour chaque patient, insiste le docteur Chine. Chaque semaine, une dizaine de nouveaux patients consultent pour un Covid long dans son unité.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut