Corruption en prison : enquête sur le trafic de Mohamed Amra

Enquête sur le tabou de la corruption en prison
          Les révélations sur Mohamed Amra, le détenu qui dirigeait son trafic depuis sa cellule avant son évasion spectaculaire, le 14 mai dernier, pose des questions sur la gestion des prisons. De plus en plus de détenus parviendraient à corrompre des surveillants pénitentiaires. 
L'Œil du 20H lève le voile sur un tabou qui inquiète jusqu'au sommet de l’Etat.

Les récentes révélations concernant Mohamed Amra, le détenu qui a réussi à diriger un trafic depuis sa cellule avant de s’évader de manière spectaculaire le 14 mai dernier, soulèvent des interrogations sur la manière dont les prisons sont gérées. Il semblerait de plus en plus que des détenus parviennent à corrompre des surveillants pénitentiaires. Ces pratiques occultes suscitent des inquiétudes jusqu’au plus haut niveau de l’Etat, comme le révèle une enquête approfondie de l’Œil du 20H.

À travers les fenêtres des prisons françaises, où détenus et surveillants se côtoient chaque jour, une menace bien réelle plane : la corruption au sein des établissements pénitentiaires. Certains détenus semblent disposer de stupéfiants, bouteilles d’alcool et téléphones portables, et n’hésitent pas à se filmer et se vanter sur les réseaux sociaux.

Des échanges ont pu être établis pendant plusieurs semaines avec certains détenus via des messageries cryptées, malgré l’interdiction stricte des téléphones en détention. Ces échanges ont révélé des pratiques de corruption, comme des surveillants vendant de la viande, des téléphones, et de la drogue.

Des affaires récentes de corruption impliquant des surveillants ont émergé dans la presse, comme celle des gardiens de la prison de Réau en Seine-et-Marne. Deux surveillants ont décidé de briser le tabou et ont révélé les mécanismes de la corruption en prison, mettant en lumière comment les produits illicites sont introduits et échangés avec les détenus.

Les détenus exploitent les faiblesses des surveillants pour tenter de les corrompre, mais ces derniers affirment qu’il n’y a aucun intérêt à le faire car cela les rendrait vulnérables. Certains agents sont tentés par l’argent facile, mais la direction pénitentiaire assure prendre des mesures sévères en cas de suspicion de corruption.

Un questionnaire appelé « Déontomètre » a été distribué à l’ensemble des surveillants pour prévenir la corruption en prison. Entre 2018 et 2023, 22 agents pénitentiaires ont été sanctionnés pour des faits de corruption. La prévention de la corruption en prison est devenue un sujet sensible sur lequel l’administration pénitentiaire tente de travailler activement.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut