Contrôleur général des Armées admet manque de protection pour les victimes, jusqu’à 50 sanctions en 2023

MeToo des armées : "Les victimes sont probablement insuffisamment protégées", concède le contrôleur général des Armées qui annonce "entre 40 et 50 sanctions" en 2023
          Le contrôleur des Armées, Thibault de Laforcade, également patron de la cellule Thémis créée pour signaler notamment des faits de violences sexuelles au sein de l'armée, assure que 700 personnes ont contacté la plateforme, 59 enquêtes ont été menées et une cinquantaine de sanctions ont été prononcées.

Thibault de Laforcade, qui occupe le poste de contrôleur des Armées et dirige également la cellule Thémis chargée de signaler les cas de violences sexuelles au sein de l’armée, a révélé que 700 personnes ont fait appel à la plateforme. Au total, 59 enquêtes ont été ouvertes suite à ces signalements, et une cinquantaine de sanctions ont été prononcées à l’encontre des coupables.

Les mesures de protection insuffisantes au sein des armées

Thibault de Laforcade, responsable de la plateforme Thémis et contrôleur des Armées, a admis lors d’une interview sur France Inter, que les victimes au sein des armées étaient probablement insuffisamment protégées. Depuis les révélations en 2014 d’un livre dénonçant la gestion déplorable des cas d’agressions sexuelles dans l’armée intitulé « La guerre invisible », le ministre Jean-Yves Le Drian a mis en place la cellule Thémis pour recueillir les témoignages des victimes et veiller à l’application de sanctions.

Dix ans plus tard, les cas d’agressions sexuelles persistent au sein de l’armée, malgré les actions mises en place. Le contrôleur des Armées a révélé qu’entre 40 et 50 sanctions ont été prises l’année dernière. Un cas particulier a été révélé par le journal Le Courrier de l’Ouest, celui de Manon Dubois, ancienne militaire de la Marine nationale, victime de violences sexuelles répétées de la part d’un militaire. Malgré une sanction de dix jours d’arrêt, l’agresseur a évité toute poursuite judiciaire.

Une problématique persistante

La question de savoir si ces cas d’agressions sexuelles sont le signe d’un problème systémique au sein de l’institution militaire a été posée. Thibault de Laforcade a réfuté cette idée, affirmant que tout acte de violence sexuelle, sexiste, raciste ou discriminatoire nuit à la cohésion de l’institution militaire.

L’année dernière, la plateforme Thémis a reçu 700 signalements, dont environ 200 concernaient des faits de harcèlement ou de violences sexuelles. Des enquêtes ont été menées suite à 59 plaintes, mais dans certains cas, il est difficile de prouver les faits allégués. Thibault de Laforcade a souligné que la cellule Thémis a été créée pour permettre aux victimes de s’exprimer et de signaler des cas qui ne remonteraient pas par la voie hiérarchique habituelle.

Des améliorations à apporter

Malgré les actions mises en place, Thibault de Laforcade reconnaît que l’armée peut améliorer la protection des victimes. Initialement créée pour permettre aux victimes de signaler des cas sans conséquences sur leur carrière, la cellule Thémis doit continuer à travailler pour garantir une meilleure protection.

Enfin, l’agresseur de Manon Dubois a finalement été condamné à des dommages et intérêts ainsi qu’à suivre un stage de lutte contre le sexisme et les violences faites aux femmes.

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