Des contrats conclus entre EDF, la grande entreprise française spécialisée dans le secteur de l’électricité, et divers consultants font à présent l’objet d’une enquête judiciaire. La justice s’intéresse de près à ces accords passés entre la société et ces prestataires externes.
Procès pour favoritisme autour de contrats de consultants chez EDF
Le mardi 21 mai, Henri Proglio, âgé de 74 ans, comparaît devant le tribunal correctionnel de Paris aux côtés d’EDF et de 12 autres personnes. Ils sont soupçonnés de favoritisme dans le cadre de contrats de consultants conclus entre 2010 et 2016 pour un montant total d’environ 22 millions d’euros.
Ces contrats ont été conclus sans appel d’offres ni publicité, ce qui va à l’encontre des règles des marchés publics qui exigent une concurrence sauf en cas d’urgence ou pour des contrats de faible montant.
Selon le Parquet national financier, qui a mené une enquête pendant huit ans, aucune exception ne s’applique dans ce cas. 44 consultants ont été identifiés, parmi lesquels des communicants, d’anciens dirigeants d’entreprises, des politiques, des magistrats, des avocats et des journalistes. Ils ont tous été engagés pour des missions de conseil en communication, conseil stratégique, gestion des risques, renseignement ou lobbying, pour des montants allant de 40 000 à quatre millions d’euros sur plusieurs années.
Henri Proglio, défendu par son avocat
Henri Proglio, qui a dirigé EDF de 2009 à 2014, risque deux ans de prison et 200 000 euros d’amende. Son avocat, Jean-Pierre Mignard, affirme que la plupart des faits sont prescrits et que rien n’a été dissimulé. Il souligne que depuis 2010, il était possible de savoir ce qui se passait au sein d’EDF et de déterminer si les actions étaient illicites. Mignard insiste sur le fait que Proglio ne doit pas être le bouc émissaire d’une pratique qui était une habitude chez EDF.
Le procès devrait durer jusqu’au 13 juin. En début d’année 2023, la société de communication Image 7 et le fondateur de Havas, Stéphane Fouks, ont été condamnés pour leur implication dans ces contrats et ont écopé d’amendes respectives de 150 000 et 165 000 euros.
