Conflit Israël-Hamas perturbe l’Eurovision 2024 : tensions autour de la participation de l’Etat hébreu dans le concours de chant, traditionnellement apolitique. Des polémiques éclatent, mettant en lumière les contradictions entre l’aspect festif de l’événement et les réalités géopolitiques.

Eurovision 2024 : comment la guerre entre Israël et le Hamas s'est invitée dans le concours de chant
          La participation de l'Etat hébreu entraîne crispations et polémiques dans un concours, qui se veut joyeux et apolitique. Mais qui se retrouve régulièrement débordé par l'actualité.

L’intégration de l’Etat d’Israël suscite des tensions et des débats au sein d’un événement qui se veut festif et dépourvu de toute implication politique. Cependant, cet événement se trouve souvent dépassé par les événements actuels.

Les défis d’Eden Golan à l’Eurovision

Les spectateurs de Malmö (Suède) auront l’occasion d’apprécier la performance d’Eden Golan avec sa chanson « Hurricane » lors de la deuxième demi-finale de l’Eurovision. Malgré les incertitudes quant à l’accueil du public, la chanteuse israélienne se concentre sur sa prestation et reste optimiste. Dans une interview accordée au Times of Israel, elle admet ne pas savoir à quoi s’attendre face à une situation marquée par des mesures de sécurité renforcées, l’interdiction des drapeaux palestiniens, l’exclusion des supporters israéliens et des enjeux géopolitiques complexes liés au conflit entre Israël et le Hamas depuis l’attaque du 7 octobre.

Des débuts marqués par la guerre

Cette année, la sélection du candidat israélien pour l’Eurovision s’est déroulée dans le cadre de l’émission « HaKokhav HaBa », une version locale de « La Nouvelle Star ». Le contexte de conflit armé a marqué le concours, notamment avec la participation d’un candidat enrôlé dans l’armée israélienne, qui a dû abandonner la compétition en raison de ses obligations militaires et qui a malheureusement perdu la vie lors d’une attaque.

La militarisation du concours a suscité des réactions parmi les passionnés de l’Eurovision, qui ont réduit leur couverture des sélections israéliennes et ont fermé les commentaires sur certains articles. Malgré ces obstacles, Eden Golan a été choisie pour représenter Israël avec la chanson « Hurricane », après avoir travaillé avec des paroliers pour créer un titre percutant évoquant les événements tragiques liés à l’attaque du Hamas sur un festival de musique près de Gaza.

Des tensions autour des paroles de la chanson

Les paroles de la chanson « Hurricane » ont suscité des inquiétudes au sein de l’Union européenne de radiodiffusion (UER), qui organise l’Eurovision. Après le refus de plusieurs versions de la chanson pour des raisons politiques, Israël a dû revoir sa copie à plusieurs reprises pour garantir sa participation au concours. Malgré les tensions et les critiques, le président israélien Isaac Herzog a défendu le droit d’Israël à s’exprimer et a insisté pour que des ajustements soient faits.

La chanson « Hurricane » aborde des thèmes universels et symboliques, tout en restant suffisamment subtile pour être acceptée par les organisateurs de l’Eurovision. Malgré des critiques sur le caractère prévisible de la chanson, certains experts reconnaissent sa qualité musicale et sa capacité à toucher un large public. Cependant, des voix dissidentes en Israël ont qualifié la chanson d’ennuyeuse et dénuée d’inspiration.

En définitive, malgré les controverses et les tensions politiques, Eden Golan se prépare à défendre sa chanson sur la scène de l’Eurovision et à représenter son pays avec fierté. L’ambiance est tendue à la Malmö Arena où se déroule le concours Eurovision. La chanteuse israélienne fait face à une réaction incertaine du public, malgré sa position élevée chez les bookmakers. Les drapeaux palestiniens sont interdits dans la salle, tandis que les drapeaux israéliens sont autorisés. Cependant, la « green room » ne promet pas non plus d’être accueillante. Neuf concurrents ont signé un communiqué appelant à un cessez-le-feu et à l’unité contre la haine, y compris l’antisémitisme et l’islamophobie.

Des artistes et personnalités internationales ont également exprimé leur opposition à la présence d’Israël au concours Eurovision, critiquant les actions de l’État hébreu. Des artistes britanniques, irlandais, islandais, suédois et finlandais ont appelé à un boycott d’Israël. Certains ministres belges se sont également exprimés sur les réseaux sociaux pour soutenir cette position.

La pression internationale sur Israël est forte, rappelant le cas de la Russie exclue de compétitions sportives pour son invasion de l’Ukraine. Les appels au respect du droit international et à la fin des violences se multiplient, mettant Israël sous les projecteurs de la communauté internationale. Une pétition d’artistes, de l’actrice Helen Mirren au chanteur Boy George, a pris la défense d’Eden Golan et du droit d’Israël à participer à l’Eurovision. La parodie « Jews Pua » diffusée dans l’émission satirique « Eretz Nehederet » critiquant les trois versions successives de la chanson israélienne ne semble pas calmer les esprits.

Sur scène, la chanteuse Eden Golan apparaîtra dans une robe faite pour partie de bandages, en référence aux victimes. Cette tenue contraste avec celle d’Ilanit, première candidate israélienne en 1973, qui avait glissé un gilet pare-balles sous sa tenue par peur d’un attentat après les Jeux de Munich. Un ancien agent du Shin Bet, les services secrets israéliens, suit Eden Golan de près à Malmö, avec une équipe de sécurité autour d’elle. La police municipale de Malmö a interdit tout rassemblement propalestinien aux abords de la Malmö Arena.

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