Collectif 50/50 : distinction liberté de créer et d’agir dans #MeToo cinéma

#MeToo dans le cinéma : "Il faut vraiment distinguer la liberté de créer avec la liberté d'agir sans aucune limite", estime le collectif 50/50
          La co-présidente de l'association Clémentine Charlemaine se félicite d'un mouvement, dans le milieu du cinéma, avec des directeurs et directrices de casting qui "se  positionnent en faveur de la protection des comédiens et comédiennes".

Clémentine Charlemaine, qui occupe le poste de co-présidente au sein de l’association, exprime sa satisfaction quant à l’évolution positive observée dans le domaine du cinéma. En effet, de plus en plus de directeurs et directrices de casting prennent position en faveur de la protection des acteurs et actrices. Cette initiative est saluée par l’association, car elle contribue à garantir des conditions de travail plus sûres et respectueuses pour les professionnels du milieu cinématographique.

Distinction entre la liberté de créer et la liberté d’agir sans limite

Clémentine Charlemaine, co-présidente du collectif 50/50 et déléguée générale de l’association Cinéma pour tous, souligne l’importance de différencier la liberté de création de la liberté d’action sans aucune limite. Cette distinction est nécessaire, notamment après que la cellule investigation de Radio France a révélé la mise en cause du réalisateur Philippe Lioret par dix actrices françaises.

Selon cette enquête, Philippe Lioret, connu pour des films tels que « Je vais bien, ne t’en fais pas » ou « Welcome », est accusé par ces actrices de baisers forcés ou de gestes déplacés lors d’auditions ou de castings. Il est notamment reproché d’avoir demandé aux comédiennes de jouer une scène intime lors du casting de son film « Toutes nos envies » en 2010. Des images de ces castings montrent le réalisateur enlacer les actrices, mettre sa bouche dans leur cou et parcourir leur corps de ses mains.

« Pas conscience du fait qu’ils sont abusifs »

Dans cette enquête, des actrices comme Élodie Frenck ou Amandine Dewasmes ont témoigné à visage découvert, un acte de courage salué par Clémentine Charlemaine. Selon elle, ces témoignages crédibilisent les propos et sont très importants. Elle souligne que le casting dans le cinéma est un moment de grande vulnérabilité pour les acteurs et actrices, où des abus peuvent se produire.

Elle appelle à une réelle distinction entre la liberté de création des réalisateurs et la nécessité d’agir sans aucune limite. Pour elle, la formation à la prévention et à la lutte contre les violences sexuelles est essentielle, car certains réalisateurs peuvent agir de manière abusive sans en avoir conscience. Il est donc crucial de se former pour déconstruire ces comportements.

Elle remarque également un mouvement dans l’industrie cinématographique, avec de nombreux directeurs de casting prenant position en faveur de la protection des acteurs et actrices lors des auditions, en évitant les scènes de nudité pour préserver l’intégrité des personnes auditionnées.

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