CCAT en Nouvelle-Calédonie : émeutes, voyous, terroristes, organisation politique… Qu’est-ce que cette cellule de coordination ?

Réforme du corps électoral en Nouvelle-Calédonie : la présidente du Medef sur place se dit "en colère" et "inquiète" face aux tensions qui éclatent
          De nombreux commerces ont été attaqués, pillés et incendiés, lundi, en marge d'une protestation contre la réforme du corps électoral en Nouvelle-Calédonie.

Les récentes émeutes qui ont éclaté en Nouvelle-Calédonie ont mis en lumière le rôle controversé de la Cellule de coordination des actions de terrain. Cette entité, chargée de coordonner les interventions sur le terrain, se retrouve aujourd’hui au centre de vives polémiques. En effet, de nombreux acteurs de la société civile remettent en question son efficacité et son impartialité dans la gestion des troubles sociaux qui secouent l’île. Les critiques fusent quant à la manière dont la Cellule gère la situation, certains la jugeant trop laxiste tandis que d’autres la soupçonnent de partialité envers certaines factions. Cette controverse souligne les tensions et les fractures au sein de la société calédonienne, mettant en lumière les enjeux complexes auxquels l’île est confrontée.

La controverse autour de la CCAT en Nouvelle-Calédonie

Depuis le début des récents troubles agitant la Nouvelle-Calédonie, la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) est au centre des critiques. Cette entité regroupe les principales formations politiques indépendantistes de l’archipel. Qualifiée de « voyous » par le haut-commissaire de la République et d’ « organisation mafieuse » par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, une dizaine de membres de la CCAT ont été assignés à résidence.

La CCAT rassemble des représentants politiques, des syndicalistes et des militants indépendantistes calédoniens. Fondée à la fin de l’année 2023, son objectif principal est d’informer la population et de la mobiliser contre la réforme du corps électoral. Ces derniers mois, elle a organisé des manifestations progressivement jusqu’au vote. En avril, la CCAT a revendiqué la présence de 50 000 personnes dans les rues lors de manifestations pacifiques. Cependant, à dix jours du vote à l’Assemblée, la situation a dégénéré avec les « 10 jours Kanaky » marqués par des barrages, des blocages et des dégradations avant les événements chaotiques récents.

« Ils veulent tout simplement détruire »

Pour de nombreux acteurs, la CCAT est tenue pour responsable de l’agitation actuelle en Nouvelle-Calédonie. Selon Ronan Daly, président du Syndicat des commerçants de Nouvelle-Calédonie, la CCAT est qualifiée de « terroristes » et est perçue comme une émanation des partis politiques indépendantistes ayant échappé à tout contrôle. Les appels au calme lancés par les indépendantistes n’ont pas eu d’effet, et la tension monte à l’approche du vote du dégel électoral.

Daniel Goa, président de l’Union calédonienne, un parti indépendantiste, défend la CCAT en tant qu’organisation politique de résistance et rejette les accusations de terrorisme ou de mafia portées par l’État. Selon lui, la CCAT est un outil politique mis en place par les mouvements politiques, présent dans chaque commune de l’archipel. Il condamne les violences tout en soulignant que les individus impliqués ne sont pas nécessairement liés à la CCAT, mais plutôt des jeunes issus de milieux défavorisés reflétant les injustices de la société calédonienne.

Daniel Goa réfute également les allégations d’ingérence de l’Azerbaïdjan avancées par Gérald Darmanin, qualifiant cela de diversion pour masquer les échecs du gouvernement. Il affirme que le mouvement de contestation se poursuivra malgré l’état d’urgence, avec ce qu’il appelle la « phase trois de la mobilisation ». Le dialogue avec Paris est interrompu, et la visioconférence prévue avec Emmanuel Macron et les élus a été annulée.

En somme, la CCAT reste au cœur d’une controverse en Nouvelle-Calédonie, suscitant des réactions divergentes et alimentant les tensions dans l’archipel.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut