À l’approche des élections législatives, des cadres supérieurs expriment leurs inquiétudes concernant la possible victoire du Rassemblement national ou du Nouveau front populaire.
À l’approche des élections législatives, les inquiétudes des cadres supérieurs français
À quelques jours du premier tour des élections législatives, franceinfo s’attarde sur les préoccupations, espoirs et colères des Français. Les journalistes Boris Loumagne et Valentin Dunate ont passé deux semaines respectivement en Gironde et dans l’Yonne. Leur dernier arrêt les a menés à l’aéroport de Bordeaux-Mérignac, où des cadres supérieurs s’expriment sur leurs craintes concernant l’arrivée au pouvoir du RN ou du Nouveau front populaire.
Ces cadres supérieurs, souvent qualifiés de « gagnants de la mondialisation », expriment pour la première fois leur peur de perdre avec ces élections législatives. Hélène, directrice commerciale dans une PME spécialisée dans les revêtements de sol, souligne que l’incertitude plane quant à l’avenir de la France, notamment au niveau européen. Elle participe à l’assemblée générale de l’UFTM, l’Union française des tapis moquettes, à Bordeaux.
Absence de visibilité
La profession ressent une ambiance morose, avec des craintes concernant une éventuelle perte d’influence de la France en Europe si le RN ou le Nouveau front populaire accèdent au pouvoir. Hélène explique que l’Europe joue un rôle crucial dans divers secteurs, comme celui des textiles, où les normes sont décidées en collaboration avec d’autres pays européens. Elle souligne également le caractère agressif du débat politique actuel, dénotant une atmosphère pesante et bloquante pour les affaires en cours.
La France sera-t-elle en mesure de conserver son poids et son influence ? Hélène exprime ses inquiétudes quant à la nature du débat politique actuel, jugé violent et agressif.
« C’est devenu une bataille qui est très très violente, très agressive, ce n’est pas du tout l’image de la France. Là il y avait des Belges, des Hollandais, tout le monde est plutôt gêné en fait. »
Hélène, cadre dans une PMEà franceinfo
La cadre exprime sa gêne et sa crainte face à une incertitude paralysante pour les projets en cours.
Programmes « utopiques »
Cette inquiétude est partagée par un autre cadre supérieur, travaillant dans le secteur financier. Régis, gérant de portefeuilles financiers dans une banque régionale, constate lui aussi une certaine fébrilité sur les marchés financiers en raison des programmes des partis politiques en tête des sondages.
« Les programmes des deux partis politiques aujourd’hui favoris très clairement font peur puisque ça pourrait avoir des impacts très concrets sur différents secteurs, comme celui des concessions autoroutières, des médias, des banques, éventuellement aussi des secteurs exportateurs comme le luxe ou l’automobile »
Régis, gérant de portefeuilles financiersà franceinfo
Régis souligne que ces programmes suscitent la crainte, car des mesures protectionnistes pourraient avoir des répercussions sur plusieurs secteurs d’activité. Il déplore le caractère utopique de certaines promesses des partis en tête des sondages, qualifiant leur approche de démagogique.
Il estime que bon nombre de citoyens ne saisissent pas tous les enjeux économiques et les conséquences des programmes des partis en lice sur leur quotidien. Pour éviter une crise économique similaire à celle vécue par la Grèce, Régis envisage de voter pour « un parti de gouvernement » lors des élections.
