Dans le livre intitulé « Mauvaise réputation », Antoine Ozanam et Emmanuel Bazin racontent l’histoire romancée mais néanmoins très bien documentée du cadet de la fratrie Dalton. Ce dernier avait été marshal avant de basculer du côté des hors-la-loi, pour ensuite devenir entrepreneur à Hollywood après sa sortie de prison.
Les Dalton, une famille à la réputation sulfureuse, sont souvent associés aux méchants stupides des aventures de Lucky Luke. Cependant, l’histoire des hommes est toujours plus complexe qu’il n’y paraît.
Au nom de la loi
Antoine Ozanam et Emmanuel Bazin ont décidé de réhabiliter au moins l’un des Dalton, Emmett Dalton, le plus jeune des frères du célèbre gang de desperados qui terrorisait l’Amérique au XIXe siècle. Avant de basculer dans la criminalité, les Dalton étaient en réalité des marshals chargés de faire respecter la loi. Selon le scénariste Antoine Ozanam, c’est le manque d’argent qui les a poussés à céder à la tentation du crime.
Emmett Dalton, seul survivant de la fusillade de Coffeyville en 1892, où il a reçu 23 balles dans le corps, a passé 14 ans en prison avant de devenir acteur à Hollywood et promoteur immobilier en Californie. Ozanam et Bazin ne glorifient pas pour autant son parcours, mais le décrivent comme un récit mélancolique où Emmet Dalton apparaît comme un personnage nostalgique plongé dans ses souvenirs amers.
« Mauvaise réputation », publié en deux volumes chez Glénat, retrace cette histoire singulière.
Une autre histoire d’Amérique
Emmett Dalton, né en 1871, partage son année de naissance avec l’écrivain Stephen Crane, auteur du roman « The Red Badge of Courage » sur la guerre de Sécession. De ce récit sur un adolescent confronté à la guerre pour la première fois, le dessinateur Steve Cuzor a créé une bande dessinée aux images sombres et à la beauté époustouflante, se déroulant dans les sous-bois de Virginie.
« Le Combat d’Henry Fleming », publié sous le label Aire Libre des éditions Dupuis, offre une vision poignante d’une autre facette de l’histoire américaine.