Chaque samedi, l’historien Fabrice d’Almeida offre une analyse approfondie de l’actualité, mettant en lumière les événements récents à travers le prisme de l’histoire. Grâce à son expertise et sa passion pour le passé, il nous permet de mieux comprendre les enjeux contemporains en les replaçant dans leur contexte historique. Son regard éclairé nous invite à réfléchir sur les similitudes, les différences et les leçons à tirer du passé pour mieux appréhender le présent. Une véritable plongée dans l’histoire pour éclairer le monde d’aujourd’hui.
La flamme olympique à bord du Belem
La flamme olympique a été chargée sur le Belem, un navire chargé d’histoire. Lancé en 1896, ce trois-mâts avait initialement pour vocation de servir dans le commerce du cacao. Doté d’une coque en acier associée au bois, le Belem mesure 58 mètres de long et a navigué entre les Antilles, le Brésil et la France lors de 33 campagnes transatlantiques jusqu’en 1914.
Dès son premier voyage, le Belem a connu des épreuves avec un incident impliquant des mules transportées à bord. Malgré des conditions météorologiques difficiles et un incendie, le navire a su résister et reprendre la mer. En 1902, lors d’une escale à Saint-Pierre en Martinique, le Belem a miraculeusement échappé à l’éruption de la Montagne Pelée qui a dévasté la ville. Le navire a reçu des cendres et des poussières volcaniques, des restes conservés à bord témoignant de cet événement.
Considéré comme obsolète avec l’avènement de la marine à moteur, le Belem a été racheté par plusieurs propriétaires prestigieux tels que le duc de Westminster et sir Guinness. Il a été utilisé comme yacht puis comme école de navigation pour des enfants défavorisés. Après avoir été délaissé, le Belem a été remarqué par un médecin français en 1979, qui a organisé son retour en France.
Monument historique depuis 1984
Remorqué vers Brest pour être restauré, le Belem a été classé monument historique en 1984 pour financer sa préservation. Il est devenu une passion pour les amateurs de voile, suscitant une véritable « fièvre Belem ». Des marins tels que Jean Alain Morzadec ont gravi les échelons à bord du navire, devenant capitaine avant de transmettre le flambeau à d’autres commandants.
Aymeric Gibet, l’un des commandants du Belem, a expliqué que la flamme olympique sera veillée par ses porteurs à bord. L’équipage du Belem est habitué aux grandes responsabilités et ce nouveau défi apporte une nouvelle dimension à l’histoire du navire, en lien avec les valeurs de l’olympisme. Le Belem incarne également les valeurs des marins, et nul doute que tous rempliront avec succès leur mission historique.