Avant 1975 : la loi Veil a libéré les femmes pour choisir leur grossesse

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    Voici ce que les femmes devaient subir avant le vote en 1975 de la loi Veil sur l'interruption volontaire de grossesse
          La loi dépénalisant l’avortement, portée par Simone Veil, a permis aux femmes de pouvoir interrompre une grossesse non désirée, sans risquer leur vie ou aller dans un pays étranger où il était autorisé… Extrait du magazine "13h15 le dimanche" du 1er juillet.

La loi sur la dépénalisation de l’avortement, initiée par Simone Veil, a donné aux femmes la possibilité d’interrompre une grossesse non planifiée en toute sécurité, sans avoir à risquer leur vie en recourant à des méthodes clandestines ou en se rendant dans un pays étranger où l’avortement était légal. Cet événement historique a marqué un tournant majeur dans le combat pour les droits des femmes et leur autonomie reproductrice. Cette avancée législative a été saluée comme une victoire pour la liberté de choix des femmes, mettant fin à des décennies de stigmatisation et de dangers pour leur santé. La loi sur l’interruption volontaire de grossesse a ouvert la voie à une société plus égalitaire et respectueuse des droits des femmes, en reconnaissant leur capacité à décider de leur propre corps et de leur avenir. L’héritage de Simone Veil et de son combat pour les droits des femmes résonne toujours aujourd’hui, rappelant l’importance de défendre les acquis en matière de santé reproductive et de droits des femmes.

La lutte pour le droit à l’avortement en France

La contraception et l’avortement étaient strictement interdits en France pendant les Trente Glorieuses. Les femmes se retrouvaient alors contraintes de se débrouiller dans la clandestinité, sur des tables de cuisine, livrées aux mains des « faiseuses d’anges » armées d’aiguilles à tricoter. Ce contexte a engendré de nombreux drames…

« Aux gardes des urgences, on voyait arriver des femmes qui saignaient, qui étaient infectées. En plus, elles restaient dans les coins car elles se faisaient engueuler. Tout d’un coup, il a fallu comprendre tout ça : c’était des grossesses non désirées et avorter était interdit médicalement », rappelle la gynécologue Joëlle Brunerie-Kauffmann.

« Ces pauvres femmes, dans le refus de leur grossesse, étaient obligées de déclencher seules leur avortement ou de demander à des amis de le faire, mais c’était avec une méthode qui n’était pas du tout médicale, propre, explique une militante féministe. Pour avoir le droit à un curetage, méthode d’avortement propre à cette époque, il fallait déjà saigner, être en cours de fausse couche. Il fallait faire semblant d’avoir une fausse couche naturelle pour avoir droit à un curetage à l’hôpital. »

Les conséquences dramatiques des avortements clandestins

« Et pour saigner, il fallait infecter l’œuf, poursuit le médecin. La seule solution était de mettre une petite sonde dans l’utérus, un scoubidou ou n’importe quoi, de laisser en place jusqu’à ce que ça saigne et s’infecte. Cela donnait des catastrophes… » Dans les années soixante-dix, une femme décédait chaque jour des suites d’un avortement clandestin. D’autres en réchappaient mutilées, stériles. Les femmes fortunées partaient à l’étranger : en Angleterre, aux Pays-Bas, en Suisse… où l’avortement était légal et sécurisé. En 1975, la loi sur l’interruption volontaire de grossesse, portée par Simone Veil, a été votée en France.

« Je suis partie en Suisse. On faisait Paris-Lausanne en cinq heures. Et je me suis dit que, dans cinq heures, je peux poser la question à un médecin, être reçue dans une clinique », racontait en 2012 Simone Iff, présidente du Planning familial de 1973 à 1981. « Quand on m’a demandé pourquoi je venais, se souvenait la militante du droit à l’avortement disparue en 2014, j’étais incapable de dire que c’était pour un avortement. Devant ma tête, la personne à l’accueil m’a dit avec un grand sourire : ‘Un avortement ?’ J’ai répondu oui. Le mot était dit. La chose était inscrite sur un cahier médical. Là, je me suis dit qu’il faut qu’en France ça puisse être comme ça. »

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