Une lettre ouverte signée par de nombreux artistes a été publiée lundi, dans laquelle ils expriment leur demande pour une rémunération plus juste de la part des plateformes de streaming. En effet, en France, plus de la moitié des foyers connectés à internet ont utilisé un service de vidéo à la demande en 2023, d’après les données de l’Arcom. Cette tendance montre l’importance croissante de ces plateformes dans la consommation culturelle des Français, et soulève ainsi la question de la rémunération des artistes qui y diffusent leur contenu.
Les artistes de cinéma dénoncent les plateformes de streaming vidéo
Alors que le festival de Cannes bat son plein, plusieurs artistes du cinéma français ont pris la parole pour critiquer les plateformes de streaming vidéo. Swann Arlaud, Sandrine Bonnaire, Valérie Donzelli ou encore Agnès Jaoui font partie des quelque 7 000 artistes qui ont signé une tribune le lundi 13 mai, demandant une meilleure rémunération pour leur travail.
Quel est le nombre d’abonnés aux plateformes de streaming vidéo ?
Le streaming vidéo, ou vidéo à la demande, permet de regarder des films et des séries de manière illimitée en s’abonnant à une plateforme. En France, en 2023, plus de la moitié des foyers connectés à internet ont utilisé un service de vidéo à la demande, selon l’Arcom. Netflix est le leader du secteur avec plus de 10 millions d’abonnés en 2022, suivi de Prime Video et Disney+ avec respectivement sept millions et quatre millions d’abonnés. Les séries sont plus populaires que les films en streaming.
Quels sont les profits des plateformes de streaming vidéo ?
Au niveau mondial, Netflix a généré près de neuf milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2023, enregistrant une hausse de 12% par rapport à l’année précédente. En France, le chiffre d’affaires de Netflix s’élevait à 1,3 milliard d’euros en 2022, selon une enquête de la Lettre A.
Quelle rémunération les plateformes versent-elles aux artistes ?
Lorsqu’un acteur ou une actrice participe à une série ou un film diffusé sur une plateforme de streaming, il reçoit une rémunération forfaitaire. Selon l’Adami, cette rémunération varie en moyenne de quelques dizaines à quelques centaines d’euros, à l’exception des grandes stars qui négocient des cachets plus importants. Les artistes déplorent le fait que cette rémunération ne soit pas réévaluée en fonction du succès de l’œuvre, contrairement au principe de « rémunération proportionnelle » acté par une directive européenne en 2019. Cependant, trois ans après sa transposition dans le droit français, cette directive n’est toujours pas appliquée.