Mardi dernier, l’Arcom a dévoilé son rapport annuel portant sur la manière dont les femmes sont représentées à la télévision et à la radio. Ce document met en lumière les différentes tendances observées dans la représentation des femmes dans les médias audiovisuels, mettant en évidence les éventuelles inégalités de genre persistantes. L’Arcom souligne ainsi l’importance de promouvoir une représentation équilibrée des femmes dans les médias, afin de lutter contre les stéréotypes et les discriminations de genre. Ce rapport annuel constitue un outil essentiel pour sensibiliser et interpeller les acteurs de l’audiovisuel sur la nécessité de favoriser une plus grande diversité et une meilleure visibilité des femmes dans les programmes télévisés et radiophoniques.
Les femmes sous-représentées dans les médias
Les femmes représentent 52% de la population française, mais elles sont toujours moins présentes que les hommes à la télévision et à la radio. L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) a publié son rapport annuel sur la représentation des femmes dans les médias le mardi 5 mars. L’étude portait sur la période 2016-2023 et a révélé une progression des chiffres sur la durée, bien que ceux-ci stagnent depuis deux ans.
Un indicateur de cette tendance est le pourcentage de femmes présentes en plateau, qui est passé de 38% en 2016 à 43% en 2023. C’est surtout grâce au nombre de présentatrices – 51% des effectifs, une première – que ce chiffre a augmenté. Le nombre d’expertes (43%) a également progressé par rapport à 2016 (30%), mais il a légèrement diminué par rapport à l’année précédente (45%). Onze chaînes de télévision ou stations de radio ont atteint la parité sur leurs plateaux.
La présence des femmes en plateau varie selon les types de programmes, étant plus importante dans les formats magazines et d’information. Une baisse notable a été observée dans la catégorie des programmes d’information depuis le 7 octobre, jour des attaques du Hamas en Israël, passant de 37 à 30%. Les programmes sportifs restent ceux qui comptent le moins de femmes (20%). Les expertes restent minoritaires dans les domaines internationaux, sociétaux et culturels/loisirs. En revanche, elles sont plus présentes que les hommes pour les sujets de justice, d’éducation et de faits divers.
Une inégalité persistante dans le temps de parole
Si la présence des femmes sur les plateaux commence à se rapprocher de celle des hommes, le temps de parole reste inégalement réparti. L’Arcom a mesuré un taux de parole de seulement 34% pour les femmes au cours de l’année écoulée. La moitié des chaînes ont enregistré une baisse d’une année sur l’autre, seules deux ayant atteint la parité (C8 et 6Ter). Les émissions sportives sont particulièrement en retard, avec seulement 11% de temps de parole féminin. 60% des compétitions sportives ne comptent aucune femme parmi les personnes en plateau.
Enfin, une distinction est faite entre les chaînes publiques et privées. Les chiffres sont plus encourageants sur le service public, que ce soit à la télévision ou à la radio. Les chaînes d’information en continu sont celles qui invitent le moins de femmes, tandis que les chaînes généralistes présentent plus de visages féminins et accordent plus de temps de parole aux femmes.
