Agriculteurs Pyrénées-Orientales face à la sécheresse : une malédiction ?

Reportage



  

  
  

      

  

  
    "On finit par croire à une malédiction" : les agriculteurs des Pyrénées-Orientales désarmés face à la sécheresse
          Il n'y a pas eu de pluies significatives dans ce département depuis presque deux ans. Certains vignerons et agriculteurs tentent de s'adapter en diversifiant leurs cultures.

Depuis près de deux ans, le département en question n’a pas reçu de précipitations importantes. Face à cette situation, certains vignerons et agriculteurs cherchent des solutions en optant pour la diversification de leurs cultures.

Le défi des agriculteurs face à la sécheresse

Le soleil brûlant s’abat impitoyablement sur les vergers de Denis Basserie, producteur d’abricots à Rivesaltes, au nord de Perpignan. En ce matin de février, la chaleur est écrasante, l’herbe est jaunie et les abricotiers sont morts sur une parcelle bio. Denis Basserie déplore que toute la parcelle soit condamnée à être arrachée, mais retarde cette décision par crainte des conséquences.

Les réserves d’eau du département sont presque épuisées, avec des nappes phréatiques au plus bas. Ce phénomène inattendu a pris de court de nombreux agriculteurs, comme le souligne Denis Basserie. Même le réseau d’irrigation sous pression ne fonctionne pas correctement, ce qui est une situation inédite pour les producteurs locaux. La pluviométrie a été nettement inférieure à la normale, avec seulement 245 millimètres de pluie tombés à Perpignan l’année dernière, soit 60% de moins que la moyenne habituelle.

Face à cette sécheresse historique, certains agriculteurs tentent de s’adapter en trouvant des solutions innovantes. C’est le cas de Léo Hemmer Bury, vigneron à Maury, qui a décidé de planter une centaine de pistachiers sur l’une de ses parcelles. Cette initiative vise à diversifier les cultures pour mieux résister aux aléas climatiques.

Un vigneron visionnaire

Léo Hemmer Bury explique que cette diversification est nécessaire pour anticiper les changements climatiques et réduire les risques liés à la monoculture. Il se considère désormais davantage comme un agriculteur polyvalent, prêt à expérimenter de nouvelles cultures adaptées à la région. Il espère ainsi tester des cultures inhabituelles, telles que les guayules ou les jujubiers, pour diversifier son activité agricole.

Pour accompagner ces initiatives, l’association locale APARM soutient une cinquantaine de producteurs dans leurs expérimentations. L’objectif est de développer des filières économiques viables pour ces nouvelles cultures, en parallèle de la recherche agronomique pour garantir leur succès.

Des défis à relever

Malgré ces initiatives prometteuses, les défis restent nombreux. La plantation de pistachiers prendra six ans avant de donner des fruits, laissant du temps pour trouver des débouchés commerciaux. Cependant, la situation actuelle est alarmante, avec des niveaux d’eau critiques dans les réserves locales. Les experts soulignent l’urgence d’agir pour éviter une crise majeure.

Henri Got, hydrogéologue, met en garde contre les solutions temporaires et coûteuses, telles que le transport d’eau par tanker, qui ne résolvent pas le problème de fond. Il souligne la nécessité de remplir les retenues collinaires pour assurer un approvisionnement en eau durable. Face à ce cercle vicieux, il est clair qu’une solution durable nécessitera des précipitations abondantes et continues sur la région.

En conclusion, les agriculteurs des Pyrénées-Orientales sont confrontés à un défi majeur en raison de la sécheresse persistante. Leur capacité à s’adapter et à innover sera cruciale pour assurer la pérennité de leurs exploitations dans un contexte climatique de plus en plus incertain.

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