Sept producteurs de la gamme « Les éleveurs vous disent merci ! » ont exprimé leur satisfaction envers une initiative qu’ils jugent très positive, malgré le fait qu’elle relève également du marketing. Ces producteurs proposent des briques de lait, des pots de miel, des bouteilles de jus de pomme, et saluent le geste qui vise à mettre en avant leur travail et à sensibiliser les consommateurs à l’importance de soutenir les éleveurs locaux. Ils voient cette démarche comme un moyen de valoriser leur production et de renforcer les liens entre producteurs et consommateurs.
Une reconnaissance inattendue pour les producteurs
Elodie Ricordel, éleveuse de vaches laitières en Loire-Atlantique, a été surprise de recevoir une enveloppe contenant une brique de lait découpée à l’intérieur pour la féliciter. Cette marque d’appréciation provenait d’Intermarché, qui a lancé en 2018 une nouvelle gamme intitulée « Les éleveurs vous disent merci ! ». Le visage des producteurs était imprimé sur des millions de briques de lait vendues dans les magasins du groupe à travers la France. Cette initiative a permis à une trentaine de producteurs de bénéficier d’une visibilité et d’une rémunération plus élevée pour leur travail.
Une collaboration fructueuse mais complexe
Malgré les retombées positives de cette collaboration, certains producteurs ont été initialement sceptiques quant à cette nouvelle forme de marketing. Cependant, après avoir constaté l’impact financier et la transparence des informations affichées sur les emballages, leur confiance s’est renforcée. Les producteurs ont reçu des primes supplémentaires pour leurs produits, ce qui a contribué à améliorer leurs revenus. Cette initiative a également permis de renforcer le lien entre producteurs, industriels, distributeurs et consommateurs.
Des avantages et des limites
Malgré les avantages de cette collaboration, certains producteurs soulignent les limites du système. En effet, seule une partie de leur production est écoulée via cette filière, ce qui ne représente qu’une petite fraction de leurs volumes totaux. De plus, certains producteurs estiment que les montants gagnés ne sont pas toujours suffisants pour assurer une rémunération confortable. Ils soulignent également la nécessité d’autres circuits de vente pour garantir des revenus plus stables.
Des négociations parfois houleuses
En 2022, les producteurs affiliés à la laiterie de Saint-Père, en Loire-Atlantique, ont rencontré des difficultés lors des négociations avec Intermarché. Malgré des débuts prometteurs, les discussions ont rapidement tourné au vinaigre en raison de désaccords sur les prix. Après des tractations intenses, un compromis a été trouvé pour assurer une rémunération plus juste aux éleveurs. Cette expérience a mis en lumière les tensions parfois présentes entre les producteurs et la grande distribution.
En conclusion, cette initiative de collaboration entre les producteurs et Intermarché a permis d’améliorer la visibilité et la rémunération des agriculteurs. Toutefois, des défis subsistent quant à la répartition des volumes et des revenus, soulignant la complexité des relations entre les producteurs et les distributeurs. Il reste encore des ajustements à faire pour garantir une rémunération équitable et pérenne pour les producteurs.
