Agriculteurs au Salon de l’agriculture : difficultés financières et revendications

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    "On n'a pas assez d'argent pour vivre comme il faut" : au Salon de l'agriculture, les exploitants se confient sur leurs problèmes de trésorerie
          Parmi les revendications des agriculteurs se trouve la prise en compte de leurs difficultés de trésorerie. Beaucoup sont pris en tenaille entre les fournisseurs à payer et un salaire difficile à dégager.

Les agriculteurs expriment leur besoin de soutien face aux problèmes de trésorerie auxquels ils sont confrontés. En effet, de nombreux agriculteurs se retrouvent dans une situation délicate où ils doivent jongler entre les paiements à leurs fournisseurs et la difficulté à se dégager un salaire convenable. Cette situation met en péril la pérennité de leur activité et ils demandent donc une prise en considération de ces difficultés financières.

Comment apporter un meilleur soutien aux agriculteurs ?

Une réunion est prévue pour discuter de cette question le mardi 27 février au ministère de l’Économie, en présence notamment du ministre de l’Agriculture. Suite à la visite mouvementée d’Emmanuel Macron au Salon de l’agriculture le samedi dernier, il est question d’améliorer le recensement des exploitations en difficulté de trésorerie, qui ne sont pas rares.

Pour de nombreux éleveurs comme Étienne, compter chaque centime qui rentre est une réalité quotidienne : « Des problèmes de trésorerie, c’est quand vous arrivez au début du mois et que vous devez payer les fournisseurs sans avoir encore reçu l’argent pour le lait. Nous sommes payés à 60 jours. Alors que vous, vous allez travailler et vous recevez votre salaire à la fin du mois, ou au début… Et nous, nous sommes payés à 60 jours, » explique-t-il.

Des revenus faibles voire inexistants

« Le souci, c’est de parvenir à avoir de la trésorerie, à mettre de l’argent de côté pour les coups durs et pour payer nos fournisseurs à temps. L’agriculteur dont la compagne a un emploi stable et bien rémunéré vit aux crochets de sa femme. Au début, ma femme m’a beaucoup aidé. Mais ça peut devenir compliqué…, » confie Étienne, décrivant le stress quotidien qu’il ressent depuis plusieurs mois.

Plus loin, Jean nettoie les box de ses taureaux au Salon. Il leur change la paille : « De juin à mi-septembre, voire fin septembre, il y a presque aucun rentrée d’argent, explique-t-il. Nous n’avons pas suffisamment d’argent pour vivre décemment. Nous sommes plus stressés, plus énervés, plus angoissés car nous travaillons pour rien, sans même réussir à nous verser un salaire correct… »

« Quand nous le pouvons, nous prélevons entre 1000 et 1 100 euros par mois. Mais il y a des mois où c’est 500 ou 600 euros. Et des moments où ce n’est rien du tout, malheureusement. »

Jean, agriculteur

à franceinfo

« On ne peut pas travailler plus »

Ni la visite d’Emmanuel Macron, ni celle de Bruno Le Maire, ni les annonces n’ont convaincu les éleveurs présents au Salon de l’agriculture. Thomas, originaire de Haute-Saône, exprime son mécontentement : « Avez-vous entendu tous mes collègues débriefer les deux heures de rendez-vous avec monsieur Macron ? Il nous parle comme à des enfants, il n’écoute que lui. C’est la faute des écologistes, la faute de ceci, la faute de cela. Lui, il n’est pas responsable, » s’agace-t-il au micro de franceinfo.

Il ajoute : « Macron dit quelque chose aux agriculteurs le samedi et fait le contraire le lundi matin. Il pense qu’il faut travailler plus pour gagner plus. Mais nous, nous travaillons déjà beaucoup. Aujourd’hui, nous sommes asphyxiés, nous ne pouvons plus continuer ainsi.« 

Désabusés, tous ces agriculteurs attendent maintenant le résultat d’une nouvelle réunion au ministère de l’Économie. Lundi, Bruno Le Maire a tenté de lancer un message lors de sa visite au Salon international de l’agriculture : « Je demande aux banques et aux assurances de jouer davantage le jeu, » a-t-il déclaré. Le ministre réunira à Bercy, avec le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, les banques, les assurances et la mutualité sociale agricole pour discuter des plans de trésorerie des agriculteurs. Bruno Le Maire demande ainsi aux banques et aux assurances « de faire des propositions plus ambitieuses pour que nos paysans puissent accéder plus facilement à des crédits, à des taux attractifs. »

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