Dans le département du Puy-de-Dôme, nous avons eu l’opportunité d’échanger avec des agents de l’Office français de la biodiversité afin de mieux comprendre leur travail au quotidien et d’explorer les impacts de la crise agricole sur leur mission. Malgré les critiques émanant des agriculteurs à leur encontre, ces agents ont dû faire face à un manque de soutien de la part du gouvernement.
Des agents de l’Office français de la biodiversité critiqués par le monde agricole
Les 1 700 agents de l’Office français de la biodiversité ont été discrets pendant les manifestations du monde agricole. Chargés de faire respecter les règles environnementales, ces agents ont été la cible de critiques de la part des agriculteurs. Certains locaux de l’organisme ont même été visés par des actions symboliques, telles que des jets de purin ou des feux de pneus.
Philippe, agent de l’OFB dans le Puy-de-Dôme, se décrit lui-même comme un « policier de la nature ». Il est chargé de faire respecter les règles environnementales auprès des agriculteurs de sa région. Malgré plus de vingt ans d’expérience dans ce domaine, il a été surpris par la colère du monde agricole envers l’institution. Selon lui, leur rôle est similaire à celui d’un gendarme sur la route, mais appliqué au milieu naturel.
« On entend de temps en temps aussi qu’on est un peu extrémiste dans nos positions écologiques mais non. Ça ne fait jamais plaisir quand la police a quelque chose à vous reprocher. »
Philippe, agent de l’OFB dans le Puy-de-Dômeà franceinfo
Il souligne qu’il est important que les agriculteurs comprennent que certaines de leurs actions vont à l’encontre des réglementations environnementales en place. Son collègue David, qui l’accompagne lors d’une mission de cartographie des castors, confirme des relations généralement cordiales avec le monde agricole malgré quelques divergences. Il insiste sur le dialogue et la prévention en cas de non-respect des règles.
Concernant la polémique sur le port d’armes par les agents de l’OFB, David estime que c’est un faux débat. Il rappelle que les agents sont formés et entraînés pour leur sécurité, minimisant ainsi la pression des contrôles effectués. En moyenne, les agents dressent 13 PV par an chez les agriculteurs par département, ce qui représente moins de 1% des exploitations françaises contrôlées.
Un dialogue à renouer avec les agriculteurs
Cependant, du côté des agriculteurs, les relations avec l’OFB semblent plus tendues. Thierry Orsière, éleveur de moutons dans le Puy-de-Dôme, évoque des difficultés liées à l’empilement des normes à respecter. Il exprime notamment des craintes lors des contrôles et s’interroge sur la présence d’armes chez les agents.
« Une bonne partie des lois et des règles évolue en permanence. On n’est pas certain d’être toujours parfaitement au courant de tout ce qu’on doit respecter. »
Thierry Orsière, éleveur dans le Puy-de-Dômeà franceinfo
Pour renouer le dialogue, l’OFB propose des formations aux agriculteurs, bien que celles-ci restent encore peu nombreuses. Ces échanges permettent de mieux comprendre les enjeux et les contraintes de chaque partie.
Des agents délaissés par le gouvernement ?
La position du gouvernement pendant la crise agricole soulève des interrogations. Certains membres du Syndicat national de l’environnement déplorent une pression accrue sur les agents de l’OFB, désignés comme boucs émissaires. Ils s’inquiètent de l’avenir de l’office et alertent sur des reculs environnementaux inédits depuis la crise. Le dialogue entre l’OFB et les agriculteurs semble être un enjeu majeur pour apaiser les tensions et trouver des solutions communes.