Adaptation théâtrale de « Un garçon, c’est presque rien » de Lisa Balavoine par Moïse Touré : un voyage au cœur des ados.

"Un garçon c'est presque rien" le roman sensible de Lisa Balavoine adapté au théâtre par Moïse Touré
          Le metteur en scène grenoblois Moïse Touré (Cie les Inachevés) s'empare avec justesse du roman jeunesse de Lisa Balavoine. "Un garçon, c'est presque rien" explore le monde des ados, leurs désirs, leurs tourments et leurs émotions à fleur de peau.

Moïse Touré, metteur en scène originaire de Grenoble et fondateur de la compagnie théâtrale les Inachevés, a brillamment adapté le roman pour jeunes de Lisa Balavoine, intitulé « Un garçon, c’est presque rien ». Cette pièce de théâtre plonge le spectateur dans l’univers complexe des adolescents, mettant en lumière leurs aspirations, leurs luttes intérieures et leurs émotions profondes.

La vie est une lutte. Roméo, âgé de 16 ans, en est bien conscient. Ce jeune homme solitaire, incompris de ses parents et de ses pairs qu’il trouve brutaux, se défoule sur son sac de frappe. Allongé sur un banc, il se confie. « Je suis sociable par obligation. Je ne participe pas aux manifestations, non pas par manque de conviction, mais parce que je déteste la foule. Je collectionne les tickets de cinéma. J’y vais souvent seul, mes parents n’aiment pas ça. »

Yanis Bouferrache incarne sur scène cet adolescent en quête de sa place : « il a très peu d’interlocuteurs et pas beaucoup d’amis. Il a une relation très spéciale avec ses parents, c’est très silencieux. Il y a beaucoup de non-dits entre lui et ses parents jusqu’à ce qu’il rencontre Justine. »

En terminant sa phrase, le comédien se tourne vers celle qui joue Justine, l’adolescente lumineuse qui veille sur ce jeune homme incompris. Rosa Pradinas ajoute : « Justine a un tempérament un peu plus libre, elle semble plus insouciante, elle vit plus simplement. »

### « Un jeune c’est quasi une société secrète »

En adaptant le roman de Lisa Balavoine, « Un garçon c’est presque rien » (Ed. Rageot, 2020), Moïse Touré interroge la différence et dénonce le harcèlement amplifié par les réseaux sociaux. La pièce soulève également des questions de genre. « Pourquoi dit-on du sexe masculin qu’il est le premier, » interroge Justine. « Si tout homme a eu une mère, pourquoi ce besoin de la supplanter ? » Le ton oscille entre gravité et légèreté.

« C’est un spectacle, je pense, qui fait du bien à tout le monde car il nomme des choses non dites, » confie le metteur en scène grenoblois de la compagnie Les Inachevés. « À la fois au niveau familial, mais aussi entre les jeunes, la violence que cela peut impliquer. D’ailleurs, souvent dans le cas des drames, c’est après coup que l’on découvre qu’un adolescent était en difficulté. Les jeunes forment presque une société secrète. »

### Porter la parole des adolescents

Au milieu de ces deux adolescents, un narrateur : le comédien Patrick Zimmerman incarne le monde des adultes. Il est à la fois témoin des tourments de Roméo et Justine, mais aussi de leur désir d’exister. « Chacun peut se reconnaître dans ces personnages, » affirme-t-il avec force, « et se reconnaître dans l’autre, c’est se dire qu’on n’est pas tout seul. »

Le jeu des acteurs, la scénographie, la bande-son, tout résonne justement dans cette adaptation. Moïse Touré porte brillamment la parole des adolescents. La première d' »Un garçon c’est presque rien » a eu lieu au théâtre Charles Dullin à Chambéry. La pièce sera jouée sur la scène du théâtre Bonlieu scène nationale à Annecy, du 20 au 22 mars 2024.

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