D’ici à la mi-2025, le métro prévu transportera un million de passagers par jour, contribuant ainsi à désenclaver la banlieue sud de Paris. En plus de cet objectif à long terme, il jouera également un rôle crucial dans l’accueil des spectateurs des Jeux olympiques à court terme.
Après dix années de travaux et un investissement de 3,5 milliards d’euros, le prolongement de la ligne 14 du métro parisien sera ouvert aux voyageurs à partir du lundi 24 juin. Ce projet, inauguré par Emmanuel Macron, permettra de relier Saint-Denis, au nord de Paris, à l’aéroport d’Orly, situé tout au sud. Ce supermétro devrait accueillir un million de voyageurs par jour d’ici mi-2025, devenant ainsi la ligne la plus longue du réseau parisien.
Ce prolongement est d’autant plus crucial pour accueillir les millions de spectateurs attendus lors des Jeux olympiques et paralympiques qui se dérouleront de fin juillet à début septembre. Il va véritablement changer le quotidien des Franciliens ainsi que celui des touristes.
Une banlieue désenclavée et le centre de Paris à portée de main
Avec une longueur de 28 km et huit nouvelles stations, ce prolongement de la ligne 14 profitera principalement aux communes situées dans le sud de Paris, telles que Rungis et L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne). En plus d’améliorer la vie de 260 000 habitants du Val-de-Marne et de l’Essonne, cette extension offrira une nouvelle station aux habitants de Saint-Denis, au nord de la capitale. Il est prévu que 800 000 voyageurs par jour empruntent cette nouvelle ligne, soit une augmentation de 150 000 par rapport à la fréquentation actuelle.
Les habitants de Saint-Denis pourront rejoindre l’aéroport d’Orly en seulement quarante minutes, selon les informations de Paris Aéroport. Cette nouvelle liaison facilitera également l’accès au centre de Paris, avec des temps de trajet réduits à seize minutes pour Olympiades, vingt-trois minutes pour la gare de Lyon et vingt-cinq minutes pour Châtelet. Auparavant, il fallait environ trois quarts d’heure pour rejoindre le cœur de Paris en passant par l’Orlybus ou l’Orlyval, puis le RER, tandis que désormais ce temps de trajet est divisé par deux.
Du côté de l’aéroport d’Orly, environ 10 % des salariés et voyageurs devraient abandonner leur voiture pour prendre le métro, alors que précédemment, 90 % des 28 000 salariés de la plateforme et 70 % des passagers se déplaçaient en voiture individuelle, selon les estimations du Groupe ADP. La nouvelle gare devrait accueillir près de 100 000 passagers par jour. Les détenteurs d’un abonnement Navigo n’auront aucun frais supplémentaire à prévoir, mais les voyageurs occasionnels devront acheter un ticket spécifique au tarif de 11,50 euros, aligné sur celui des autres moyens de transport existants tels que l’Orlybus et l’Orlyval.
En outre, cette nouvelle ligne 14 permettra de desservir d’autres lieux emblématiques du sud de Paris, comme le marché de Rungis et la future Cité de la gastronomie, prévue pour ouvrir ses portes en 2028 dans la même commune.
De nouvelles correspondances disponibles dès maintenant
En plus de ces avantages, le prolongement de la ligne 14 offre de nouvelles correspondances. Par exemple, le RER C sera accessible depuis la station Thiais-Orly, le métro 13 et le RER D depuis Saint-Denis Pleyel, et la ligne 7 depuis Maison Blanche. Lors d’une récente visite en début de juin, le directeur du projet, Stéphane Garreau, a souligné l’importance du prolongement de la ligne 14 du métro parisien. Il a notamment évoqué ce prolongement comme un lien entre le réseau historique et le futur réseau du Grand Paris Express, qui est en cours de construction. Les lignes 15, 16, 17 et 18 du Grand Paris Express sont conçues pour faire le tour de la banlieue sans passer par Paris. Cependant, en raison de problèmes techniques et de retards liés à la pandémie de Covid-19, les ouvertures de ces nouvelles lignes ont été repoussées à fin 2025 ou fin 2026.
Ce projet de prolongement de la ligne 14 revêt une importance particulière à l’approche des Jeux olympiques. En effet, cette ligne est souvent considérée comme l’épine dorsale des JO, car elle reliera Orly au village des athlètes, au centre aquatique, au Stade de France au nord et à l’Accor Arena de Bercy. Emmanuel Macron lui-même a participé à l’inauguration de ce prolongement, soulignant ainsi l’importance de cette infrastructure pour l’événement sportif qui débutera le 26 juillet.