Mardi marquera le début d’une série d’auditions, mettant en lumière le témoignage poignant d’anciens enfants placés. Ces derniers réclament depuis longtemps une réforme urgente du système, qui montre clairement des signes d’épuisement et de dysfonctionnement.
Le lancement de la commission d’enquête parlementaire sur les politiques de protection de l’enfance
La commission d’enquête sur les manquements des politiques de protection de l’enfance va débuter ses travaux avec la participation de trente députés de divers horizons politiques. Pendant les prochains mois, cette commission aura pour objectif d’analyser les dysfonctionnements de l’aide sociale à l’enfance et de préparer une réforme majeure de ce secteur, selon les membres du groupe socialiste à l’Assemblée nationale qui sont à l’origine de cette initiative. Franceinfo explique les raisons qui ont poussé les députés à se pencher sur ce sujet.
Des événements tragiques ont ravivé le débat
La question de l’hébergement des jeunes de l’aide sociale à l’enfance a été remise en question après le décès de Lily, une adolescente de 15 ans retrouvée pendue dans un hôtel du Puy-de-Dôme où elle était placée. En octobre, Méline, 11 ans, avait également été retrouvée morte dans sa chambre d’un foyer associatif de l’Oise. Ces tragédies, loin d’être isolées, ont suscité l’indignation des défenseurs des droits de l’enfant, qui ont dénoncé l’inaction de l’État et des départements responsables de la protection de l’enfance.
Les députés socialistes ont qualifié la situation de critique, pointant du doigt le manque de professionnels, les conditions de travail précaires et l’inadaptation des structures d’accueil pour les jeunes ayant vécu des traumatismes. L’initiative du groupe socialiste a été saluée par différents partis politiques, chacun relevant des aspects à améliorer dans le domaine de l’aide sociale à l’enfance.
La pression des anciens enfants placés en faveur d’une réforme
La création de la commission d’enquête à l’Assemblée nationale répond aux appels répétés des anciens enfants de l’aide sociale à l’enfance. Certains d’entre eux ont fondé le Comité de vigilance des enfants placés pour superviser les travaux des députés. Ils souhaitent faire entendre leur voix et mettre en lumière les problématiques liées aux violences dans les foyers, au manque de contrôles et à l’abandon de certains jeunes à leur majorité. En cas de désaccord avec le rapport final, ils envisagent de rédiger un contre-rapport pour inciter le gouvernement à prendre les mesures nécessaires.
Les travailleurs sociaux se sentent « abandonnés »
La commission d’enquête parlementaire fait écho aux alertes lancées par les professionnels du secteur, qui réclament un soutien accru de la part de l’État. Le manque de professionnels qualifiés et les problèmes liés aux places disponibles sont soulignés. Une enquête menée auprès de juges des enfants a révélé un nombre important de placements non exécutés en France, laissant des mineurs dans des situations précaires. Les travailleurs sociaux demandent une prise en charge adéquate pour assurer la protection des enfants placés.