50 ans après : Salazar, crépuscule portugais et révolution de 1974

Salazar, un long crépuscule portugais
          Aujourd’hui focus sur le Portugal : il y a 50 ans, le 25 avril 1974, la chanson interdite "Grandola, Vila Morena" (Grandola, ville brune) de José Alfonso, était diffusée sur les ondes, le signal pour le début de l’insurrection.

Aujourd’hui, nous mettons en lumière le Portugal : il y a cinq décennies de cela, le 25 avril 1974, le pays a été marqué par un événement important. En effet, c’est à cette date que la chanson « Grandola, Vila Morena » de José Alfonso, qui avait été interdite, a été diffusée à la radio. Ce moment symbolique a été perçu comme le signal du début de l’insurrection.

La chute de la dictature au Portugal

Le 25 avril 1974 marque la fin de 50 ans de dictature au Portugal, dirigée par Antonio de Oliveira Salazar. Pour mieux comprendre cet événement historique, nous nous entretenons avec Yves Léonard, historien spécialiste du Portugal, qui vient de publier un ouvrage sur Salazar.

Salazar, un dictateur énigmatique

Antonio de Oliveira Salazar est arrivé au pouvoir sous la Dictature nationale, qu’il a transformée en Estado Novo, un régime dictatorial et corporatiste qui a gouverné le Portugal de 1933 à 1974. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Salazar a adopté une position prudente, privilégiant l’alliance britannique tout en entretenant des relations avec l’Allemagne nazie.

Lisbonne était à l’époque un véritable nid d’espions, où règnent les rivalités et les manipulations. Salazar, homme politique habile, savait préserver les intérêts stratégiques du Portugal en maintenant une certaine neutralité. Il attachait une importance capitale aux colonies portugaises en Afrique, qu’il considérait comme non négociables pour le pays.

Un Portugal rural et anti-industriel

Salazar prônait un modèle de société agraire, rejetant l’industrialisation qui, selon lui, aurait favorisé l’émergence du communisme. Il rêvait d’un Portugal rural, où les traditions et l’ordre immuable des choses seraient respectés. Son pouvoir reposait sur le soutien de l’Église catholique, des notables locaux et d’une police politique redoutable, la Pide, chargée de réprimer toute opposition.

La fin du régime de Salazar

Dans les années 50, Salazar encouragea l’émigration vers les colonies portugaises en Afrique pour pallier la pauvreté croissante au Portugal. Cependant, de nombreux Portugais préférèrent fuir le régime autoritaire en se réfugiant en Europe, où ils découvrirent des conditions de vie meilleures. La dictature de Salazar était tolérée par l’Occident en raison de son anticommunisme et de son positionnement stratégique pendant la guerre froide.

Quatre ans avant la Révolution des Œillets du 25 avril 1974, Salazar décéda en laissant derrière lui un régime affaibli. Son absence marqua le début de la fin du salazarisme, mettant en lumière les limites d’un régime autoritaire sans son leader emblématique.

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