2024 : Année Kijno dans le Béthunois, hommage au peintre et précurseur du street art

Le Pas-de-Calais rend hommage au peintre Ladislas Kijno, maître de la technique du froissage
          Avec une grande exposition sur six lieux, 2024 sera l'"Année Kijno" dans le Béthunois, terre d'adoption de cet artiste qui fut également un précurseur du street art français.

2024 sera une année spéciale dans le Béthunois, car elle sera consacrée à l’artiste Kijno. Ce dernier, qui a été un pionnier du street art en France, a une grande exposition prévue dans six lieux différents. Le Béthunois, où il a élu domicile, lui rend ainsi hommage en mettant en avant son travail artistique.

Ladislas Kijno, un artiste majeur célébré dans l’agglomération Béthune Bruay Artois

Depuis le début du mois d’août, six sites de l’agglomération Béthune Bruay Artois mettent à l’honneur Ladislas Kijno, un artiste majeur du XXe siècle, à travers une grande rétrospective regroupant plus de 200 œuvres. Surnommé « Lad », Kijno est arrivé de Pologne à Nœuds-les-Mines en 1925, à l’âge de quatre ans. Devenu un artiste mondialement reconnu dans les années 60, installé à Antibes après la guerre puis en région parisienne, Kijno (1921-2012) est resté fidèle toute sa vie à la région qui l’a vu grandir.

Il a légué de nombreuses œuvres à cette région, telles que la mosaïque du lycée Henri Senez à Hénin-Beaumont, le Théâtre de Neruda à Lille Grand Palais, l’escalier d’honneur de la mairie de Lille ou encore la rosace de la cathédrale Notre-Dame de la Treille. Avec son épouse Malou, il a fait don d’une soixantaine d’œuvres (tableaux, dessins, sérigraphies, papiers froissés) à la communauté d’agglomération au début des années 2010. Ces œuvres sont regroupées au sein de la Donation Kijno située à Nœuds-les-Mines, l’un des six sites participant à cette rétrospective exceptionnelle.

Rétrospective Kijno à travers six lieux emblématiques

Au cœur de cet événement, Labanque de Béthune, ancienne succursale de la Banque de France transformée en lieu de création et d’exposition, présente plus de 200 œuvres de Kijno couvrant 60 ans de sa création artistique. C’est une occasion unique de découvrir ou redécouvrir cet artiste engagé, contestataire, considéré comme l’un des maîtres de l’abstraction et inventeur de la technique du froissage.

L’historien d’art Renaud Faroux, spécialisé dans l’abstraction des années 1950 et le Pop Art, ainsi que commissaire de la rétrospective, décrit Kijno comme un artiste expérimental qui explore diverses techniques. Selon lui, le froissage des toiles permet à l’œuvre de gagner en dimensionnalité et en aspect sculptural.

Précurseur de la vaporisation sur toile

Kijno est considéré comme un précurseur de la vaporisation sur toile et est souvent présenté comme le père spirituel du graff. La rétrospective met en lumière des œuvres d’une grande modernité, porteuses d’un message politique fort.

Un exemple remarquable est l’œuvre « OAS Assassin », réalisée en 1962 en pleine Guerre d’Algérie, où Kijno détourne le graffiti politique des rues pour en faire une œuvre d’art. Cette démarche le positionne comme un précurseur du street art en France, comme le souligne Renaud Faroux.

Des expositions complémentaires dans des lieux emblématiques

Outre Labanque, la rétrospective se déploie dans d’autres lieux emblématiques de l’agglomération, tels que la Chapelle Saint-Pry à Béthune qui abrite le Chemin de Croix réalisé par Ladislas Kijno et Robert Combas. Trois expositions complémentaires sont également proposées à la Cité des Electriciens à Bruay-La-Buissière, à la Comédie de Béthune et à la Maison de la Poésie à Beuvry.

Ne manquez pas l’année Kijno, à découvrir jusqu’au 4 août 2024 dans l’agglomération de Béthune. Pour plus d’informations et le programme complet, rendez-vous sur le site de l’événement.

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