150 épaves protégées au large des plages du Débarquement : archéologues alertent sur leur disparition

Au large des plages du Débarquement, un cimetière marin de 150 épaves protégées et répertoriées
          Des archéologues mettent en garde contre la possible disparition de ces épaves immergées depuis 80 ans et appellent à étudier ce patrimoine dans les plus brefs délais.

Des spécialistes de l’archéologie alertent sur le risque imminent de perte de ces navires engloutis depuis quatre-vingts ans et encouragent à entreprendre des recherches sur ce précieux héritage le plus rapidement possible.

Les navires de guerre français, anglais et allemands tels que Le Courbet, le Centurion, le Grief reposent depuis 80 ans au fond de la mer près de la Normandie. Ces épaves, au nombre d’environ 150, sont devenues un paradis pour les plongeurs et sont actuellement protégées et répertoriées en vue de leur possible inscription à l’Unesco aux côtés des plages du Débarquement.

Cécile Sauvage, responsable du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines du ministère de la Culture (Drassm), souligne l’importance de ces vestiges sous-marins pour la représentation historique de l’événement du Débarquement. Ces épaves, bien que de conservation variable, offrent une grande diversité et sont représentatives des moyens utilisés pendant cette période cruciale de l’Histoire.

Sur une superficie de 2 000 kilomètres carrés, on trouve environ 120 destroyers, dragueurs de mines, remorqueurs, caissons des ports artificiels, barges, passerelles et une trentaine de chars amphibies qui attirent les plongeurs. Parmi les épaves les plus connues, on peut citer l’Empire Broadsword, un cargo britannique ayant heurté des mines en juillet 1944 au large d’Omaha Beach, causant des pertes humaines.

En plus des navires torpillés, on retrouve également des blockships, des bateaux coulés intentionnellement pour servir de brise-lames et faciliter le débarquement du matériel. Dès l’hiver 1944, le nettoyage des plages du Débarquement commence, avec des entreprises venant récupérer les métaux des épaves pour les envoyer à la fonte.

Certains collectionneurs, comme Gabriel Serra, ont commencé à conserver des pièces des épaves. Certains ont même ouvert des musées dédiés aux épaves sous-marines du Débarquement, exposant des objets de la vie quotidienne ainsi que des équipements militaires retrouvés dans les épaves.

Il est urgent d’étudier ce patrimoine avant que les épaves ne se dégradent davantage. La France a d’ailleurs déposé un dossier en 2018 pour l’inscription de ces épaves et des plages avoisinantes au patrimoine mondial de l’Unesco. Il est crucial de préserver ces vestiges qui, avec le temps, risquent de disparaître en raison de la corrosion métallique.

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